MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION
MINISTRY OF COMMUNICATION
CELEBRATION DE LA JOURNEE MONDIALE
DE LA LIBERTE DE LA PRESSE 2021
CONFERENCE REGIONALE SUR LE THEME : INFORMATION COMME BIEN PUBLIC : ENJEUX ET PERSPECTIVES REGIONALES
DISCOURS
DE
- E.M. René Emmanuel SADI
MINISTRE DE LA COMMUNICATION,
PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT
Yaoundé 07 mai 2021
Excellence Madame Marie Chantal NIJIMBERE, Ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias, du Burundi,
- Salah Khaled, Directeur du Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale à Yaoundé et Représentant résident de l’UNESCO pour le Cameroun,
Mme Hermine SOUNA, Directrice Générale du ministère de la Communication et de l’Économie Numérique et de la Poste de la République Gabonaise, Représentant le Ministre empêché,
Mesdames et Messieurs les fonctionnaires du système des Nations Unies en service en Afrique Centrale,
Chers responsables des organes de presse de la région Afrique Centrale,
Mesdames Messieurs les Journalistes, et Professionnels des Médias,
Mesdames et Messieurs,
Le Cameroun, de concert avec la communauté Internationale, a célébré Il y’a quelques jours, la 30e édition de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, que l’UNESCO a bien voulu placé sous le thème, « l’information comme bien public ».
À cette occasion, en tant qu’autorité de tutelle, et au nom du gouvernement de la République du Cameroun, j’ai eu à exalter la volonté et la clairvoyance du Président de la République S.E Paul BIYA, qui a décidé en 1990, d’engager le Cameroun dans la voie de la démocratisation et des Libertés.
C’est en effet, à la faveur de la loi no 90/052 du 19 décembre 1990 relative à la liberté de Communication Sociale, qui a ouvert la voie à un pluralisme médiatique avéré et à une liberté de ton indéniable, que notre pays a engagé sa marche vers la mise en place d’une Presse Libre et indépendante.
L’examen que nous avons eu à faire, sur la situation de la Presse camerounaise, nous a permis de constater pour nous en féliciter, que trente ans après la déclaration de Windhoek en Namibie, le 03 mai 19991, les avancées réalisées par le Gouvernement, attestent de ce que le Cameroun peut véritablement être considéré, comme un pays de démocratie et des libertés.
C’est fort de cela, que Je suis heureux de prendre la parole ici ce jour, pour faire entendre la voix du Cameroun sur le thème que vous avez retenu au cours de cette conférence régionale à savoir : Information comme bien Public : Enjeux et perspectives régionales.
Je profite aussi de cette tribune, pour féliciter le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale à Yaoundé pour ses efforts inlassables pour la promotion et la protection de la liberté de la presse au Cameroun et je présume dans la sous-région Afrique Centrale.
Cela démontre que le dynamisme de cette institution, dans la mise en œuvre des politiques publiques internationales auxquelles le Cameroun adhère et joue pleinement sa partition, est au service du développement de nos États.
Excellences, Mesdames Messieurs,
Le Cameroun, je l’ai dit plus haut, a engagé son processus de construction d’une société de libertés et de démocratie en 1990, à travers la mise en place d’un arsenal juridique propice à l’émergence des entreprises de presse économiquement viables.
À ce sujet, il convient de souligner, que ces progrès notables enregistrés par le Cameroun dans le champ des libertés, sont en effet la matérialisation des aspirations de la grande partie nos populations, ainsi que la lucidité et la volonté du Président de la République S.E Paul BIYA qui a souhaité inscrire le Cameroun dans le cercle des pays respectueux des libertés individuelles et collectives.
A la faveur de ces avancées considérables, le Cameroun compte aujourd’hui plus de 600 titres qui paraissent dans le sous-secteur de la Presse Écrite, environ une centaine de stations de radios diffusion et près d’une trentaine de chaînes de Télévision.
Le dynamisme de la presse cybernétique est tout aussi remarquable. Grace à l’économie numérique qui se développe dans notre pays, de nombreuses parutions alimentent la toile au quotidien, en donnant un autre son de cloche à l’exercice de la profession de journalisme au Cameroun.
Certes, la presse Camerounaise vit dans une certaine précarité, mais le Gouvernement en est bien conscient.
Cette situation est en grande partie tributaire de l’étroitesse du marché publicitaire, qui limite la rentabilité des entreprises, pour ce qui est de l’audiovisuel.
En ce qui concerne la Presse écrite, la cherté des coûts de production matérielle de fabrication, et l’inexistence des réseaux de distribution limitent la présence des journaux sur le marché, rendant quasiment nulle, toute possibilité de gain.
À cela, s’ajoute l’instabilité voire l’inexistence des salaires et des profils de carrière dans la plupart des entreprises de presse, toute chose qui ne facilite pas l’exercice de la profession.
À cet égard, le Gouvernement a toujours apporté tout son soutien à la presse en vue de la rendre solide et viable. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont inscrit l’aide publique à la Presse privée dans le budget de l’État depuis 2002, pour soutenir un secteur d’activité vital pour l’information et l’éducation des masses populaires.
Dans les jours à venir, le Gouvernement du Cameroun entend poursuivre la viabilisation de la Presse, à travers la mise en application des résolutions des États Généraux de la communication de 2012, dont les principales résolutions constituent de la matière, pour assainir durablement l’environnement de la presse.
Il s’agira aussi, d’œuvrer en faveur du relèvement de l’Appui Institutionnel aux médias à Capitaux Privés, en cohérence avec les contraintes macroéconomiques et sociétales auxquelles le pays doit faire face.
Concrètement, avec la loi no 2015/007 du 15 avril 2015 régissant l’audiovisuel au Cameroun, l’État envisage de mettre en place un Fonds de Soutien à l’Audiovisuel pour soutenir le sous-secteur de la Presse audiovisuelle.
Pour ce qui est du sous-secteur de la Presse écrite, des plates-formes paritaires entre les organisations professionnelles et le Gouvernement sont en train d’être mises en place, pour trouver des solutions durables à la rationalisation des coûts de production et la structuration des réseaux de distribution dans la Presse Écrite, par des mécanismes de mutualisation professionnelle adossés à des partenariats publics-privés dans le secteur des Arts Graphiques et des Transports Postaux.
C’est aussi et malheureusement pour moi, l’occasion de relever pour le condamner, une certaine tendance à la récurrence des dérives professionnelles dans les medias camerounais. Cet état de chose pour autant qu’il soit déplorable, a pour conséquence l’érosion de la qualité des produits de nos médias et partant celle de nos journalistes.
Excellences
Mesdames Messieurs,
La liberté de la presse est donc un acquis au Cameroun. Notre pays, qui s’est engagé à la construction d’un Etat de droit, libre et démocratique, s’est doté d’un cadre juridique moderne à la dimension des démocraties dignes de ce nom, et qui soutient l’exercice du métier de journalisme en toute sécurité et en toute indépendance.
À cet effet, avec la levée de la censure en 1990, puis la réglementation en matière de communication circonscrite dans la loi de 2015, le paysage médiatique camerounais n’a eu de cesse de se développer en offrant plus de libertés aux professionnels.
Point n’est besoin de rappeler, qu’au plan éditorial, les médias au Cameroun bénéficient d’une liberté totale et sans contrainte. Tout journaliste qui sait en jouir, peut le faire sans restriction aucune.
C’est pourquoi, le Cameroun comme beaucoup d’autres pays démocratique, a opté pour la pénalisation des délits de presse. Il s’agit non pas en violation des principes de liberté, de faire peser une épée de Damoclès sur les journalistes et professionnels des medias, mais plutôt, d’encadrer comme dans tout Etat de droit, un secteur d’activité dynamique, dont l’activité est portée à des écarts à tous points de vue.
Il me plait donc de dire sans ambages, qu’à ce jour, aucun journaliste n’est en prison au Cameroun pour un délit de presse.
Excellences
Mesdames, Messieurs,
Je veux à présent aborder avec vous, la question de de la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier au Cameroun et qui je crois, est au cœur de cette conférence de haut niveau.
D’entrée de jeu, le Cameroun est un Etat de droit qui a fait de la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier une grande priorité.
À cet égard, le Gouvernement a toujours tout fait pour apporter son soutien aux journalistes et professionnels de médias dignes de ce nom, dont la finalité du travail contribue effectivement à informer et éduquer nos populations.
Il est évident que liberté de la presse rime avec libre accès à l’information. Si on peut regretter que certaines situations engendrent encore des accrochages entre journalistes et les forces de défense et de sécurité, il n’en demeure pas moins que l’information est un bien public.
À ce titre, elle doit être libre d’accès.
Nous avons tous besoin d’information ; Politicien, Citoyen, Décideur etc. pour mieux nous orienter, mieux formuler nos stratégies ou encore mieux implémenter nos projets.
Nous nous réjouissons que les Nations Unies aient consacré l’accès universel à l’information dans leurs objectifs de développement durable, notamment l’ODD 16.10.
Nous restons convaincus que la réalisation de cet objectif permettra à de nombreux systèmes de gouvernance de s’amender et de devenir plus performants aussi bien sur l’échiquier national qu’international.
Cela, nous en sommes convaincus, passe certainement par une réappropriation des concepts et objectifs pour la résurgence d’une dynamique nationale forte et irradiante, afin de toujours promouvoir la presse libre et plurielle dans un contexte d’avancées techniques et technologiques énormes.
L’ennemi majeur des médias aujourd’hui, ce n’est plus l’Etat dont il fallait à tout prix et à tous les coups reprendre, pour critiquer, les propos et les actions.
La farouche concurrence vient des médias eux-mêmes. Les nouveaux médias prétendent au leadership, sans garantie de fiabilité de de validité, face à des médias dits classiques dont l’amitié et la confiance restent le meilleur bon de créance.
Le Cameroun se félicite d’ailleurs de la mise à contribution des radios communautaires dans la riposte réussie contre le COVID-19. Ces radios de proximité dans les zones rurales ont facilité l’accès à l’information sur la pandémie, mais surtout sur les mesures barrières ; ce qui a permis au Cameroun de préserver ces zones rurales à l’abri de l’infection à corona virus.
À travers cet exemple, nous croyons à l’implication des médias libres dans la gestion des crises aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.
Ce faisant, l’accès à l’information permettra de sauver des vies.
Au moment où le Bureau Régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale à Yaoundé commémore cette autre édition de le Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, le Gouvernement du Cameroun formule le vœu de voir une synergie d’actions au niveau des pays de la sous-région Afrique Centrale pour plus d’actions concertées en matière d’accès à l’information surtout sur des questions transfrontalières qui ne concernent pas que les gouvernements, mais qui impliquent davantage les journalistes pour qui, les publics sont transfrontaliers.
Sur cet espoir, je déclare ouvert la conférence régionale sur le thème « Information comme bien public : enjeux et perspectives régionales » organisée par le Bureau Régional de l’UNESCO pour l’Afrique Centrale à Yaoundé, dans le cadre de la commémoration de la 30e édition de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse.
Vive la Coopération Internationale
Je vous remercie de votre aimable attention.
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