PROCES D’INTENTION

POINT DE PRESSE

Dans son édition du mardi 28 août 2018, le quotidien La Nouvelle Expression étale à sa Une ce qu’il considère comme « l’appel de l’Eglise catholique » aux Camerounais, au sujet de l’élection présidentielle du 07 octobre prochain au Cameroun. C’est une lettre pastorale signée de Monseigneur Samuel Kléda, Archevêque de Douala et président de la Conférence épiscopale nationale, à travers laquelle il dresse le profil du candidat à l’élection présidentielle à qui les citoyens devraient accorder leurs suffrages.

A la rédaction de Mutations, on n’y voit pas autre chose que« les consignes de vote des évêques », pour le scrutin présidentiel à venir. Les électeurs sont appelés à voter pour le candidat capable de préserver l’unité du pays et la paix, en proposant une solution paisible et permanente à la crise anglophone. La lettre pastorale invite par ailleurs les Camerounais à faire confiance au candidat dont le projet de société est engagé résolument à tordre le cou au phénomène de la corruption. A l’occasion, la lettre pastorale encourage le peuple à aller voter massivement pour faire prévaloir son point de vue. Elle met en garde contre l’illusion qui laisse croire que les jeux sont faits.

« Présidentielle 2018. Qui est le candidat des évêques ? » : ainsi s’interroge le quotidien L’Epervier  dans sa publication du mercredi 29 août dernier. Une interrogation qui donne à penser que la lettre pastorale des évêques n’est pas fortuite. De là à dire que les évêques ont un candidat caché? L’hebdomadaire l’Anecdote tente de creuser les desseins inavoués des prélats et évoque « les non-dits de la lettre des évêques ».

Le moins que l’on puisse en retenir, c’est que la lettre pastorale des évêques ne passe pas comme parole d’évangile. A en croire La Météo bi-hebdo, « Des évêques se désolidarisent de Kléda », le signataire de la lettre en sa qualité de président de la Conférence épiscopale nationale.Selon le journal, « la dernière sortie de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun sous la forme de consignes de vote ne fait pas l’unanimité au sein du clergé ».

Ce vent de méfiance qui souffle au sein du clergé catholique, ELECAM essaye de le dissiper autant que possible dans ses relations avec les partis politiques de l’opposition présentant un candidat à la présidentielle. Les dissensions sonnantes autour de la localisation des bureaux de vote dans les casernes militaires et les chefferies traditionnelles sont désormais éteintes.

Pour la Nouvelle Expression« ELECAM bat en retraite » après avoir longtemps justifié et soutenu le maintien de certains bureaux de vote dans ces locaux querellés. Le quotidien Mutations quant à lui croit pouvoir affirmer que dans cette querelle, « le SDF » a «  fait plier ELECAM ».

Sur le sujet, le quotidien gouvernemental, CameroonTribune, préfère relayer les propos d’un officiel d’ELECAM qui explique que « l’institution a accédé à une revendication des partis de l’opposition : la délocalisation des bureaux de vote des casernes militaires », en vue de favoriser « le déroulement harmonieux des opérations » électorales.

Au sortir de cette querelle, le quotidien l’Epervier pose la question essentielle : « bureaux de vote dans les casernes : le retrait garantit-il la victoire de l’opposition ? »

On ne perd rien, à attendre le résultat des urnes.

 

                                                                                              Aristide Manga Assiga

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